L’Institut syndical européen (European Trade Union Institute, ETUI) est le centre indépendant de recherche et de formation de la Confédération européenne des syndicats (CES), qui regroupe elle-même les organisations syndicales d’Europe.
Durant les dernières années et toujours actuellement, l’ETUI a mené et mène des études et des analyses sur la numérisation et sur les enjeux posés par ces nouvelles formes de travail.
Cette page se propose de rassembler l’accès vers ces analyses pour vous faciliter le travail. Ces dernières ont été essentiellement réalisées par Christophe Degryse, Gérard Valenduc, Patricia Vendramin, Kurt Vandaele et Jan Drahokoupil.
Toutes ces analyses sont téléchargeables sur le site de l’ETUI : https://www.etui.org/fr/Publications2/Working-Papers
par Gérard Valenduc et Patricia Vendramin (2016.03)
L’objectif de ce document de travail est d’analyser l’économie digitale et les transformations du travail sous l’angle des continuités et des ruptures. Tirant parti d’une longue expérience de recherche de plus de vingt-cinq ans sur ce sujet, les auteurs explorent d’abord ce qui est véritablement nouveau dans le modèle de l’économie digitale, afin de distinguer les éléments qui peuvent constituer des ruptures significatives et ceux qui relèvent de l’accélération de tendances existantes dans les restructurations des industries et des services, ainsi que dans les évolutions du travail.
La seconde partie du document examine quelles sont les ruptures technologiques majeures qui se manifestent dès aujourd’hui dans les environnements de travail et en quoi elles présentent un potentiel de transformation du travail.
La troisième partie porte sur les nouvelles formes de travail dans l’économie digitale et en particulier sur celles qui se rapportent au travail virtuel.
Enfin, la quatrième partie traite du rapport entre distance et lien social et des enjeux de la régulation d’un monde du travail déstructuré ; elle se conclut par un retour sur la signification du travail dans des environnements professionnels où le virtuel et le réel s’enchevêtrent.
par Christophe Degryse (2016.02)
Ce document de travail donne un aperçu des nouvelles possibilités offertes par la 4e révolution industrielle et aborde certaines questions spécifiques qui concernent ses effets sur le marché du travail, notamment sur le statut des salariés, sur les conditions de travail et sur la formation. Il examine le rôle que peuvent jouer les syndicats dans l’économie numérique et les principales initiatives déjà proposées à ce sujet par le monde syndical européen.
Pour un aperçu des messages clés de ce document, lire notre « alerte de publication » de deux pages.
Cette publication sert de base de travail à la préparation d’une conférence de trois jours, intitulée « Façonner le nouveau monde du travail », que l’ETUI et la CES organiseront en juin 2016. La revue de l’ETUI Transfer vient d’ouvrir un appel à contributions sur le même sujet, en vue de la sortie prochaine d’un numéro spécial.
Jan Drahokoupil (5/2106)
Jan Drahokoupil (ETUI) and Brian Fabo (Central European University Budapest)
Ce policy brief examine l’impact des plates-formes en ligne sur les marchés du travail et sur les relations d’emploi en particulier. Il traite de l’importance des plates-formes d’externalisation, en faisant valoir que « l’économie collaborative » utilisée par la Commission européenne (CE) est un concept trompeur, car cette tendance est en fait juste une extension des mécanismes du marché.
Les auteurs proposent également des politiques concrètes qui permettraient de faire face aux risques liés au travail via les plates-formes.
Christophe Degryse (2017)
La digitalisation de l’économie est un thème devenu incontournable dans le débat politique et social, pour le meilleur et pour le pire. Une nouvelle révolution industrielle est annoncée, qui bouleversera les processus de production, le monde du travail et la société dans son ensemble. Comment s’y préparer? Comment en anticiper les impacts?
L’Institut syndical européen a rassemblé à Bruxelles, en juin 2016 pendant trois jours, les meilleurs experts des questions sociales liées à cette digitalisation de l’économie. Un thème dont les contours sont encore difficiles à saisir précisément. Ce premier numéro des Notes de prospective est consacré aux résultats de cette conférence, non pas pour en faire un résumé des débats mais pour tenter d’en extraire l’essentiel de ce qui nous paraît être les enjeux stratégiques, pour le monde du travail, de cette nouvelle « révolution numérique ».
Kurt Vandaele (2018)
Par le biais d’une cartographie non exhaustive de divers cas dans des pays d’Europe occidentale, ce working paper examine dans quelle mesure la représentation collective et la voix des travailleurs des plates-formes numériques sont façonnées par la dynamique actuelle de l’économie de plates-formes. Il soutient que les tendances qui se dessinent actuellement laissent entrevoir la possibilité d’une coexistence ou d’une combinaison des grands syndicats traditionnels avec d’autres syndicats ou des organisations similaires qui défendent les besoins et les intérêts des travailleurs des plates-formes. Les modèles des formes de représentation révèlent une ligne de démarcation entre la logique de l’affiliation et la logique de l’influence. Bien qu’elle ne soit pas nouvelle, cette délimitation est devenue plus visible, plus fréquente et plus évidente depuis l’économie de plates-formes, y compris sur les marchés du travail fortement institutionnalisés. Ce working paper souligne également que toute analyse pertinente de la représentation et de la voix des travailleurs des plates-formes devrait tenir compte de la diversité des plates-formes et des différences qui en découlent au niveau du potentiel des travailleurs des plates-formes.
Gérard Valenduc (2018)
Vivons-nous une nouvelle révolution technologique et industrielle ? Est-elle d’une nature différente des précédentes ? Comment évaluer ses implications politiques ? Selon la tradition de recherche en économie évolutionniste, notamment le concept de paradigme technico-économique, la phase actuelle de digitalisation de l’économie n’est pas une nouvelle révolution mais le point de basculement entre la période d’installation et la période de déploiement du paradigme basé sur les technologies de l’information et de la communication. Les modalités et la durée de ce basculement ne sont pas déterminées par l’innovation mais par notre capacité à lui donner un objectif de développement socioéconomique d’une ampleur semblable à ce qui a été mis en place lors de la phase de déploiement du paradigme précédent, après la Seconde Guerre mondiale. Cet horizon mobilisateur est celui d’une croissance qualitativement renouvelée, à la fois socialement inclusive et écologiquement soutenable. La transition digitale et la transition écologique devraient donc converger.
Manuela Maschke, Hans Böckler Foundation, Germany (2016)
Ce Policy Brief analyse comment la participation efficace des travailleurs peut utiliser la digitalisation comme facteur clé de succès à la fois pour les entreprises et pour les travailleurs. L’auteur présente de nombreux bons exemples de solutions négociées au niveau de l’entreprise.
Philippe Pochet (2017)
Le changement climatique et la digitalisation de l’économie sont sans conteste les deux grandes tendances structurantes pour les décennies à venir. Pourtant peu d’efforts sont faits à ce jour pour les considérer de manière conjointe, et non distincte.
Si l’avenir peut toujours être façonné, il faut pour cela pouvoir le penser. Or précisément, le cloisonnement des analyses de la transition climatique et de la digitalisation n’y aide pas. Les combiner n’est pas simple car ces analyses sont portées par des communautés académiques et des dynamiques sociales distinctes. L’objectif de cette Note de prospective est d’ouvrir un débat en analysant les variantes de ces deux récits. L’auteur s’interroge ensuite sur leur possible articulation et hiérarchisation, pour se poser la question de l’émergence d’un capitalisme digital et vert et ses conséquences. Finalement, l’auteur propose un scénario de changement en deux temps.
Aïda Ponce Del Castillo (2017)
Le présent article examine la résolution du Parlement européen du 16 février 2017 contenant des recommandations à la Commission concernant des règles de droit civil sur la robotique (Parlement européen 2017). Il fournit un bref résumé du contenu de la résolution et examine ses principes de base et sa raison d’être.
Il aborde également la problématique de la définition des robots et de leurs responsabilités. Ce faisant, il suggère l’existence d’une double évolution dans l’argumentation qui sous-tend les recommandations du Parlement. En utilisant une approche prospective et en tenant compte des analyses des spécialistes de la robotique et de l’intelligence artificielle, l’article indique que les recommandations du Parlement pourraient aller plus loin, en portant sur un éventail beaucoup plus large d’agents artificiels et de formes d’intelligence artificielle plutôt que de se focaliser sur des catégories spécifiques de robots.
L’article évoque ensuite la question de la responsabilité et de la visibilité des personnes qui disposent de pouvoirs de décision s’agissant de la conception, du développement et du déploiement de robots et d’objets basés sur l’intelligence artificielle, en ce compris les concepteurs et les développeurs.
Sara Hammerton et David Poyser
Conference report (2018)
Le rapport de la troisième conférence conjointe ETUI-CES, qui s’est tenue du 27 au 29 juin 2018, résume les trois jours de discussion durant lesquels plus de 500 délégués se sont réunis à Bruxelles pour débattre de l’avenir du travail. Le but de l’événement était d’analyser l’impact des quatre « grandes tendances » – la mondialisation, le changement climatique, la numérisation et la transition démographique qui bouleversent les sociétés et les économies.
Rory Watson et Owen Stafford (2016)
Ce rapport résume les présentations et les débats de la conférence « Façonner le nouveau monde du travail. Les impacts de la digitalisation et de la robotisation » organisée par l’ETUI et la CES les 27-29 juin 2016 à Bruxelles.